Murat lecteur :
Lettres à Essenine de Jim Harrison
Depuis Mustango, on connaît la passion de Murat pour l'écrivain américain Jim Harrison. L'occasion était belle pour les organisateurs des "nuits de la correspondance" de Manosque de l'accueillir dans un nouveau rôle : celui de lecteur des "Lettres à Essenine" de Jim, l'héritier des Flynn...
Pour commencer, la description de la scène, un piano, une petite chaise et une table en bois, sur la table une carafe de vin et un verre, à coté un chevalet avec le portrait d'Essenine.
Les lumières de la salle s'éteignent vers 21h30, juste un éclairage discret au dessus de la table, Jean Louis arrive dans une main un paquet de lettres dans l'autre sa guitare. Il s'installe, nous dit "bonsoir, je vais vous lire 33 lettres de Jim Harrison, des lettres imaginaires à Serge Essenine, poète russe qui s'est suicidé à l'âge de 35 ans, en 1925".
Il se sert un verre de vin, boit une gorgée, prend entre ses mains la première lettre et commence, sa voix est un peu stressée, il faut qu'il prenne ses "marques". L'exercice semble difficile, et pourtant le ton, la voix, les regards vers le portrait d'Essenine, les gestes, l'enchaînement des mots, leur musique... tout est là pour entrer dans l'univers de Jim.
Puis vient la deuxième lettre : le stress du début disparaît... Puis la 3ème, la 4ème... jusqu'à la 33 ème. La lecture de chaque lettre est juste ponctuée par des gorgées de vin. Ces lettres sont poignantes, délirantes par moment et d'une troublante sincérité et authenticité. Les mots d'humour s'entremêlent au "dramatisme" de certaines phrases dont la richesse, ainsi que celle des thèmes se heurtent au néant que nous conte l'auteur. La douceur de vivre se mêle à la fascination de la mort avec la fameuse "corde" responsable de la mort d'Essénine. Cette corde devient l'objet du renoncement à la mort et le lien entre Jim et Serge.
Jean Louis nous captive, et nous sommes comme suspendus à cette corde. A la fin de la 33ème lettre, le public applaudit chaleureusement. Jean Louis prend sa guitare et dit : "je vais vous chanter Jim quand même"... pur bonheur que ce Jim de Manosque !

Voilà c'est fini... il se lève et nous salue : les applaudissement sont très intenses .... il revient, annonce "c'était un véritable suicide cette lecture, mais bon je vais vous chanter une chanson qui est à peine terminée, vous allez essuyer les plâtres, vous voulez bien ?".
Il s'installe au piano pour "Raspoutine" : cette chanson est extraordinaire, elle me fait penser à du Ferré. Ensuite, il retourne à sa chaise et reprend sa guitare pour "c'est une nouvelle chanson aussi , vous l'aurez voulu !". "Nous nous aimions tant" est également magnifique.
Jean-Louis se lève et nous salue pour la dernière fois de la soirée.

JLM lecteur , c'est excellent. J'attends la prochaine séance... et si je peux me permettre : suivez le sur ce chemin, vous aurez la joie de découvrir un grand talent de plus, et le génie de Jean Louis.

Virginie