Date :
23 septembre 2010
Ville :
Cannes (06)
Salle :
Palais des Festivals
Les avis sur ce concert
J'appréhendais un peu cette soirée, pour JLM je suis venue mais pour JLM + Christophe un soir où le coeur n'était pas au rendez vous et l'amour douloureux, c'était un jeu dangereux... Alors j'y suis allée, mais pour la première fois je me sentais fragile.
La salle se remplit, on sent bien que ce n'est pas le public habituel de Murat ou alors, lui aussi vieillit-il ? Non, pas possible, nous ne pouvons vieillir autant, il doit s'agir du public de Christophe et celui de Cannes... Le public de Murat traverse les âges sans trace lui au moins !
Bref, Murat entre en scène avec quelques minutes de retard mais il est beau, droit dans ses bottes, il dégage du solide et ça c'est bon!
Une belle intro puis se pose Ginette Ramade. La scène est sobre, juste ce qu'il faut sans pour autant manquer.
Pas mal de solos guitare, beaucoup appréciés, Un Fred Jimenez en belle forme et très présent ainsi que Denis.
Mon amie présente redoutait le concert car fan de Muragostang et parfois déçue, mais elle a adoré.
La mésange arrive à sa fin et elle résonne fort, je crois pour que tout le monde présent c'était un moment solennel. Murat donne et impose le ton et c'est avec assurance qu'il le gardera toute cette trop courte soirée.
Pauline à cheval a été une belle découverte pour moi, en douceur comme on aime aussi le retrouver.
Toujours dans le calme et le doux Falling in love again, tout un programme, Amour trop bel, Amour vagabonde?...
Très sobre, superbe. Murat n'en fait pas trop et pourtant il percute autant, voire même plus, c'est évident.
Harmonica présent, toujours un cri, un soupir venu de loin. Une intro transe hypnotique répétitive pour une mousse noire étonnante.
Murat est juste, il hurle à la porte dorée de son cœur et murmure quand nécessaire, toujours la même ritournelle obsédante en fond.
Je retrouve une voix qui me rappelle celle de l'époque du Cassis mouillé, allez savoir...
Un Taormina glaçant à couper la mort, effectivement sans jamais le prononcer, très efficace ! Un Murat qui se déchaine tout en retenue, en contrôle parfait portant une énergie libérée, forte.
Yes Sir qui poursuit dans la même énergie, en force et en finesse mais on s'en prend plein la tête, vraiment.
Se mettre aux anges vient comme reviendrait le calme et la douceur après l'Amour un peu torride...
Pour moi cette sensation là de cette soirée est évidente, Murat nous baise et bien....à la fois doux et puissant, un peu cru tout cela .... une montée tout en douceur, il susurre comme on aime, avant de libérer l'énergie au paroxysme, maintenue avant un retour en douceur.
Un Cours ordinaire qui reprend à l'image de cette soirée, obsédant ronron de la vie, à la fois doux et quand il le faut inquiétant, il est fort, hurle et résonne....
Standing ovation du public, je pense que le public de Christophe a aussi bien apprécié. Ensuite, quand on a compris qu'il ne reviendrait pas, qu'il n'y aurait pas de rappel et que les techniciens sont venus déménager, nous avons effectivement hué et sifflé, c'était bien trop court et assez frustrant.
Le Murat était du grand Murat, du Murat dont on est fier. Nous Muratiens, un peu mal de s'être sentis "1ere partie" de Christophe, car Murat à peine 1heure alors qu'après l'entracte de quasi tout autant, Christophe a joué les prolongations et de mon coté de la salle des gens sont partis avant la fin.
J'ai trouvé que Christophe était un peu trop décadent et qu'il fallait arrêter de nous prendre pour des cons, et qu'il ne fallait pas confondre poésie, imposture pour bobos et vieille chose incapable de tenir debout.
Pour moi, le contraste a été très, trop fort entre les textes de Murat et la véritable énergie de sa musique et la suite qui se voulait pour le bon et bien pensant.
J'ai pourtant déjà été voir Christophe en concert mais là les deux cotes à cotes, non, la comparaison n'est pas possible.
J'étais prête à n'aimer ni l'un ni l'autre ce soir là , j'aurais pu aimer l'un et l'autre. Non, au final il en reste toujours un, le même depuis des années. Je m'énerve parfois contre lui, je pars souvent, j'aime ailleurs mais je reviens toujours vers.
Et ce soir là , je me suis dit que c'était bien que tout passe et que lui reste.
N*
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Ça avait pourtant bien commencé......pourquoi donc des huées en fin de concert ?????
Un accueillant "On t'aime Jean Louis!!!!", crié en nocturne, Murat arrive impeccable, chemise fleurie, tignasse épaisse (aurait-il passé l'été en pays froid?).
Un attendu timide "Merci", épie le trou noir, prend place, les musiciens aux aguets, prêt à embrayer, le doigt sur la couture des partitions.
Stephane Reynaud, petit gilet et baguettes ajustés, maitrise magnifiquement son "job", plus besoin de surveiller l'épaule du chanteur, ces deux là sont en osmose c'est flagrant!
Fred Gimenez, un rien dandy carambar, "bassiste" mieux que bien, en ondulant ses cordes et son corps, aucun égo visible, juste présent et les yeux rivés sur JLM .
Denis Clavaizolle, habits de tous les jours (pour ne pas dire de la veille) les yeux sur claviers, les mains sur touches et boutons divers. Il est là sans être là , seul Fred qui lui sourit de temps en temps semble l'avoir remarqué. Celui là est suffisamment pro pour s'imposer sans que ça se voie...mais ça s'entend!
Le set*, une dizaine de titres, 1h de concert pour une 1ère partie , on n'en espérait pas autant. En fait, pas vraiment de guest star avant une vedette, cette soirée inscrite dans une série de concerts cannois est un concept de scène partagée, une bonne idée que les programmateurs devraient étendre, on le leur rendrait bien!
Les titres, déjà connus (aucun inédit ce soir là ) entrecoupés d'applaudissements longs et chaleureux, s'enchainent pour notre bonheur et le sien aussi, visiblement. Lui, qui raidit les jambes habituellement se met à sautiller (oh pas genre trampoline, non juste sur le bout des pieds...mais c'est perceptible). Nous le sentons bien (enfin!).
Les derniers concerts avaient laissé un sentiment de mal être. A Guyancourt, n'avait-il pas douloureusement geint "j'en ai marre-marre-marre de chanter" en plein "Cours ordinaire" ?
Cette fois ci, la phrase se coupe à "le cours ordinaire des choses me va-me va-me-va" et fini en grimace à la Donald, sur un riff embrasé!
La méthode Coué, était elle au programme cet été ? Ou s'est-il inscrit à un stage de positive-attitude qu'il suivrait assidument?
Qu'importent les questions, le résultat est là !
Le public du Palais des festivals (plein) dont une bonne partie est abonnée, oscille entre 30 et 60 ans. Cannoisement bien installés dans de capiteux fauteuils, Murat ne les a pas endormis, au contraire, cerise sur le gâteau : lui a fait une standing ovation!!!
Et ce public déçu au ré-allumage de la salle, a hué les techniciens envahissant le plateau ; pourvu que le brouhaha soit arrivé à ses oreilles et pas à celles de Christophe attendu en 2e partie .
Entracte au bar, une bière, passage au stand de Jocelyne, ma voisine de fauteuil conquise et envoutée (ne l'avait jamais vu en concert, s'attendait à un truc plan plan, mais séduite par le concept des 2 chanteurs en un soir, avait traversé le département) y laisse un CB de 50 euros .... et les affaires avaient l'air d'être bonnes au stand!
Reprise de la soirée, Christophe nous y invite, mais c'est un autre concert, d'ailleurs excellent !
Bonus clin d'œil: 1H30 de route à tracer, merci la musique à fond sinon le paysage m'accueillait ! Jj'arrive chez moi, pendant que je me gare, 1h45 du matin, je prends au vol une émission de France Inter, Florent Marchet conte une anecdote de son dernier cd, il parle d'un producteur de Clermont-Ferrand, Denis Clavaizolle.....décidément!
Emmanuelle
* en total désordre et certainement pas complet : Ginette/ Chanter/ Pauline/Falling/ Mésange/Yes sir/ Mousse noire/ Taormina/ Mettre anges/Cours ordinaire
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(photo de l'affiche : Emmanuelle)
Cours ordinaire Tour