Date :
25 mars 2010
Ville :
Saint-Cloud (92)
Salle :
Centre culturel des 3 Pierrots
Les avis sur ce concert
Dans le cadre du Festival Chorus des Hauts de Seine (en 1e partie : Luciole)
=====================================
Quelques impressions plutôt qu'un cr exhaustif.
Le début du concert m'a laissé un brin perplexe, avec un JLM qui donnait le sentiment d'être carrément ailleurs, pas concentré sur Ginette et qui caviarda méchamment le texte de la Mésange... Il va falloir songer au prompteur, Jean-Louis ! Et tu devras alors ouvrir les yeux, tes admiratrices seront ravies de se noyer dans l'azur.
Avec Pauline, l'âme de JLM a enfin rejoint son corps. Cet inédit franchement réussi fut le vrai démarrage du concert. Enchaîné avec un 16h00 meilleur que dans sa version studio, on se dit alors qu'on serait bien mieux debout qu'assis. Toujours le même problème : le confort de la salle (très agréable à St Cloud, visibilité impeccable, excellent son) vs. l'énergie du public (hier un peu absente).
Il y eut quelques titres en forme d'impasse, des morceaux dans lesquels on se prenait à regretter la voix de Cherie, la délicatesse des phrases de piano ou les échos de la slide. Ce sont pour l'essentiel les morceaux lents du "Cours ordinaire des choses", qui comparés aux versions studio souffrent de sécheresse instrumentale...
Mais je préfère ne garder que les temps forts, particulièrement la très bonne dernière partie qui donne à espérer de futurs concerts plus gratifiants que la configuration trio rock dans laquelle Murat fut, selon les tournées et les dates, franchement très bon ou bien... carrément pénible. Dans tous les cas, loin du maître étalon Neil Young cravachant son Crazy horse à coup de solos flamboyants. Mais pas de comparaison non plus avec la tournée Tristan dont les versions troubadour solitaire m'avaient copieusement ennuyé à l'Européen.
Murat s'est fait plus sobre dans son jeu de guitare, cette fois les échappées restent contenues, les morceaux ne sont plus étirés jusqu'à cette sorte d'épuisement redondant parfois infligé lors des dernières tournées. Le retour des claviers de Denis apporte de la richesse mélodique, particulièrement sur les superbes versions de Se mettre aux anges (une de mes favorites du grand "Lilith") et de l'Examen de minuit. Là , c'est Murat à son meilleur, les sommets du concert.
Si le 2e inédit, Saurais-tu par coeur, est un de ces morceaux que JLM doit composer tous les matins en se rasant. Yes Sir me fut en revanche une redécouverte, ce titre ne m'avait pas laissé un aussi joli souvenir dans ses précédentes versions. Très bons aussi les Voyageurs perdus, il est vrai que j'ai une faiblesse pour ce titre de "Tristan".
Le Cowboy est resté en coulisses, à chasser le Papillon. Et c'est tant mieux ! J'ai trop entendu l'un (ouhh, ahhh...) et sans son violon voltigeur, l'autre risquerait de se réduire à un tchac-poum plutôt baloche et hors sujet.
Pour le reste, on sent parfois le groupe en rodage. les arrangements de claviers ne semblent pas toujours finalisés, quelques nappes sonnent même un peu daté, comme sur l'album "Charles et Léo". A la basse Fred est au taquet, souriant, tout en souplesse, le plus heureux d'être là . Stéphane semblait hier un peu en retrait, mais il emballe sérieusement la rythmique sur Comme un incendie. Je ne détaillerai ici ni la tenue de Murat ni ses jokes : elles avaient en commun hier d'être un peu usées.
Au final, le sentiment d'un honorable concert de début de tournée, un peu inégal mais dont les temps forts sont porteurs de promesses : rendez-vous au Bataclan !
Marc
=======================================
Le compte rendu du concert sur le site officiel du festival Chorus :
Comme un incendie !
Jeudi à Saint-Cloud, Jean-Louis Murat et ses musiciens donnaient un ton véhément au cours ordinaire des choses...
On s'en doutait un peu : Le Cours ordinaire des choses, son dernier album enregistré à Nashville avec les meilleurs alligators de studio, semblait taillé pour la scène. Confirmation sur celle des Trois-Pierrots où Jean-Louis Murat renouait avec sa dream team, Stéphane Reynaud à la batterie, Fred Jimenez à la basse et Denis Clavaizolle aux claviers.
Concentré – pour ne pas dire taiseux – sur les premiers morceaux, Murat lâchait la pression à mesure de sa complicité musicale évidente avec « ses petits camarades ». La tenue savamment négligée – jean troué de jeune, tunique grise et cheveux longs impeccables – le plus américain des Auvergnats usait de sa guitare comme d'une arme à canon rayé pour flinguer une bonne partie de la concurrence. Un blues-rock mat, dense, puissant, le son Murat, traversé de solos que ne renierait pas Neil Young et gorgé de cette voix qui va de l'intime à l'éclatant.
Les premiers moments dénoués, il s'offre quelques échanges faussement désabusés avec la salle, confesse son manque de savoir-vivre « je n'ai même pas dit bonsoir...», fait sonner « Sainnt-Clowd » à l'anglo-saxonne ou lance le groupe dans une intro délirante façon Métal allemand... La force d'ailleurs de ce quatre cylindres en ligne est de nous offrir des versions live qui ne font pas dans l'économie d'énergie : Taormina est méconnaissable et volcanique, Comme un incendie brûle au phosphore, quant au dernier rappel, c'est un très étonnant Examen de Minuit où Baudelaire et Ferré rejoignent les vieux fantômes du blues des origines...
En première partie, Luciole avait pris la salle au charme. Talent vocal, jolies atmosphères et présence expressive pour un moment qu'elle avouait très spécial : le dernier concert d'une longue tournée qui commençait il y a un an, déjà sur la scène de Chorus, lors du dernier Tremplin de la chanson.
http://www.chorus92.fr/web/chorus/actualite?p_p_id=56_INSTANCE_32Fh&p_p_lifecycle=1&p_p_state=normal&_56_INSTANCE_32Fh_articleId=478440
===================================
Les impressions de Lenny, qui découvrait pour la 1e fois Murat sur scène :
http://lennystc.wordpress.com/2010/03/27/chorus-92-acte-1-murat-a-saint-cloud/
===================================
Cours ordinaire Tour