Date :
22 mars 2007
Ville :
Cergy-Saint-Christophe (95)
Salle :
L'Observatoire
Les avis sur ce concert
« Préparons-nous au pire, nous ne serons pas déçus »... Quand à la mi-concert, JLM nous a lâché cette phrase en guise de devise personnelle, je me suis demandé s’il allait nous parler de la future présidentielle ou bien s’il s’agissait de l’état d’esprit dans lequel il nous suggérait d’aborder ses concerts ! Autant le dire tout de suite, à Cergy le meilleur l’a emporté sur le pire.
Dans une récente interview, Murat confiait qu’il ressentait, avant d’avoir joué la moindre note, la façon dont le concert allait se passer. A la montée des applaudissements qui accompagne son arrivée sur scène, il prend la mesure de l’attente du public et pressent ce que devrait être la suite. Alors ami public, ne lésinez pas sur les applaudissements initiaux si vous souhaitez un JLM dans les meilleures dispositions !
Bien qu’emmitouflé dans sa longue écharpe, JLM a dû ressentir de bonnes ondes venues du public chaleureux de l’Observatoire, qui sera d’ailleurs gratifié d’un « Ah ben vous êtes drôlement gentils, ici à Osny (sic) ». Eh oui, le syndrome de l’artiste en tournée, qui finit par ne plus savoir dans quelle ville il joue...
La setlist restant très proche de celle de la v.1 du Taormina tour, ceux qui ont assisté à un concert de l’automne ne devront pas s’attendre à de réelles surprises à l’écoute des versions printanières. Murat joue désormais la continuité plutôt que la rupture (pour ceux qui se souviennent des deux versions du Mustango tour...).
Ce sont à peu près les mêmes titres qu’à l’automne, mais sans l’apport des claviers, Michael Garçon étant reparti vers de nouvelles aventures. Vue de la salle, l’ambiance sur scène paraît plus chaleureuse. Murat est de bonne humeur, vocalement excellent (il nous a confié soigner préventivement sa voix à la tisane), plus sobre dans son jeu de guitare et discrètement judicieux à l’harmonica. David Forgione a désormais trouvé sa place et assure avec Stéphane une rythmique impeccable, notamment sur « Carthage » où ça pulse joliment.
La bonne surprise, c’est la découverte des deux inédits (JLM nous avait frustrés cet automne !), extraits de la BO du prochain film de Laetitia Masson. Tout d’abord « Dieu des amours », supplique féminine à un amant parti sans dire un mot. Et surtout « Carthage », où il est question d’un certain Brenoï, d’arrière monde humide et de vérité de Dieu.. un titre qui donne envie d’être redécouvert en version studio, même si m’a semblé sonner bizarrement, dans la bouche de Murat, son « ton angoisse est moderne, Dieu est mort et tu manques de pep’s ». Il m’a un peu irrité l’oreille, ce pep’s muratien...
Est-ce l’apport des inédits ? Contrairement à la première partie de la tournée, je n’ai pas senti de moment de creux dans la setlist, le concert m’a semblé mieux équilibré, moins languide.. En revanche, je militerais volontiers en faveur d’une virulente chasse au papillon, afin d’épingler définitivement ce spécimen au fond d’une oubliette ! Avec le temps, le Cri du papillon est devenu musicalement un grand n’importe quoi et à Cergy, Jean-Louis nous en a fait des tonnes dans son numéro de garçonnet. La faute sans doute à son statut de -bientôt- nouveau papa, à qui on pardonnera donc cet accès de puérilité :)
« Les jours du jaguar » concluront comme à l’habitude le concert, avec une intro de JLM très rock, puissante et inspirée, et la fin du morceau jouée plus blues. Le Jaguar reste définitivement l’un de ses meilleurs titres sur scène.
Du côté des saillies muratiennes, sa guitare désaccordée nous vaudra la vanne du soir : « Pff, elle sonne comme Bénabar, cette guitare ! ». Une réponse à ceux qui se posaient encore la question de l'absence de JLM aux Victoires de la musique ? ;-)
Nous aurons également appris qu’on ne fait pas travailler un auvergnat le week-end de Pâques : voilà pourquoi Murat a renoncé à l’Elysée !
Au sortir de ce bon concert de l’Observatoire, je ne peux pourtant me défaire d’un sentiment de déjà -vu. Les claviers de Michael Garçon avaient apporté un « plus » par rapport à la configuration trio, intangible depuis le Moujik tour (2002 !). On aimerait maintenant retrouver des sonorités nouvelles, des tonalités instrumentales plus variées, des mélodies au piano, bref que Murat retrouve un groupe au complet, comme à l’époque de Vénus.
Mais en aura t’il l’envie ? Et lui en donnera t’on les moyens ? Rendez-vous à la prochaine tournée !
Marc
Taormina tour